Elsa Morand Naturopathe

Hygiène de vie, alimentation, traitements naturels
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Super-aliments et trésors exotiques

acai-bowl

Maca, spiruline, poudre de baobab, baies de goji, graines de chia, noix du Brésil...
Si vous visez une alimentation saine et que vous fréquentez les magasins bio, ces noms exotiques vous sont sans doute devenus familiers.
Ils sont désormais incontournables dans le quotidien de beaucoup d'entre nous, et figurent en bonne place dans la plupart des recettes de petits déjeuners "healthy", telles que buddha bowl, smoothies et autres müeslis revisités.
Si les qualités nutritionnelles et/ou thérapeutiques de ces super-aliments sont bien réelles, il s'agit avant tout d'un piège marketing aussi séduisant qu'absurde.

Manque de cohérence physiologique

Premièrement, chaque espèce animale et végétale fait partie d'un écosystème local, harmonieux et cohérent, défini par un climat, une altitude, une latitude, des caractéristiques géologiques et magnétiques.
Il en va de même pour l'Homme, quiest censé puiser ce qi lui est nécessaire dans son environnement proche.
Ainsi, les propriétés nutritionnelles de la spiruline, par exemple, sont sans doute particulièrement adaptées et bénéfiques aux populations locales.
Les autres parties du monde ne sont pas privées pour autant !
Allez faire une balade dans n'importe quel coin de campagne en France, et cueillez une brassée d'orties fraîches...
Vous avez là un super aliment tout aussi bénéfique et beaucoup plusen osmose avec nos organismes.

Une qualité souvent médiocre

Deuxièmement, ces produits viennent généralement des quatre coins du monde, même ceux qui pourraient facilement être produits en France (je pense notamment à l'herbe d'orge et de blé, souvent importées).
Ils sont donc nécessairement transformés, pour pouvoir être transportés sur de longues distances, puis stockés.
Il s'agit donc d'aliments plus ou moins dénaturés, voire industriels, qui perdent une partie parfois importante de leurs propriétés initiales.
C'est le cas par exemple de la fragile vitamine C, dont on met en avant la présence dans des produits comme l'acérola, le camu-camu ou encore la poudre de baobab, mais qui est en partie détruite par les procédés de séchage, pasteurisation, puis par les conditions de stockage.
On peut aussi citer les noix du Brésil et les noix de Macadamia, qui sont presque toujours rances et en deviennent nocives...

Des désastres cachés

Il en est de même pour les aliments exotiques tels qu'avocats, certains fruits, quinoa, huile de coco, gingembre...
Devenus très ordinaires pour la plupart d'entre nous, ils vont jusqu'à constituer la base de certains régimes alimentaires (vegan, paleo, crudi, ceto).
Enfin, si l'on veut être cohérent dans le raisonnement, il ne faut pas oublier le café, le cacao, ou encore la vanille, d'une telle banalité qu'on en a oublié qu'eux aussi sont des produits exotiques.
Or, la demande énorme et croissante concernant ces produits entraîne souvent de graves déséquilibres humaines, environnementaux et économiques.
On peut citer la mafia qui menace quotidiennement les producteurs d'avocats en Amérique du sud, les monocultures de cocotiers qui nuisent à la biodiversité locale, ou encore ces femmes qui se brûlent les mains en décortiquant les noix de cajou.
Au Brésil, premier producteur mondial de café, la quasi totalité de la production est réservée à l'export, les locaux boivent un infâme breuvage lyophilisé.
De bien tristes conséquences, pour répondre à des besoins qui ne devraient pas en être.

Bon sens et modération

Il ne s'agit pas forcément de bannir ces diverses denrées, mais plutôt de les considérer comme ce qu'elles auraient dû rester : des produits précieux, venus de très loin, à savourer occasionnellement, avec conscience et modération..
Tout en étant très vigilents sur leur traçabilité, tant sur le plan humain qu'environnemental (commerce équitable, agriculture respectueuse).
Parallèlement à cette démarche, il serait sage et plus bio-logique de (re)découvrir les innombrables richesses que nous avons autour de nous, souvent moins chères, voire gratuites, tout aussi vertueuses, et plus adaptées à nos saisons, nos sols, nos organismes.
Renseignez-vous sur les qualités de l'ortie, de l'huile d'olive, ou encore des noix...
Vous constaterez qu'ici aussi la nature se montre généreuse.
Voici, pour finir, quelques exemples "d'équivalences":

Exotique Local
huile de coco huile d'olive
moringa ortie
spiruline, klamath ortie, herbe d'orge, de blé
graines de chia graines de lin et chanvre
baies de goji myrtilles séchées
acérola, camu-camu cynorhodon, argousier, cassis
miel de Manuka propolis
cacao, café caroube
cajou, noix deu Brésil noisettes, noix
maca, ginseng romarin frais, bourgeons de chêne et de cassis
gingembre, curcuma herbes aromatiques

Vous pouvez même choisir de produire ou cueillir vous mêmes la plupart de ces trésors !