Elsa Morand Naturopathe

Prudence avec les fruits (Partie 1/2)

Précision préalable
Il sera question dans cet article uniquement des fruits dits "aqueux", ou fruits frais :
pommes, poires, cerises, pêches, abricots, kakis, fruits exotiques (sauf bananes), agrumes, fruits rouges et baies, raisin, prunes, kiwis, melons, pastèques, coings, figues, tomates.
Seront donc exclus :

• les fruits oléagineux (noix diverses, amandes, avocats, olives, noisettes, pistaches...)
• les fruits amylacés (chataîgnes et bananes)

Il faut rappeler que les fruits n'ont pas toujours été aussi abondants et appétissants.
La nature se montre parcimonieuse dans l'hémisphère Nord, dont la France fait partie.
Des griottes, des pommes et des prunes petites et acides, quelques figues et baies sauvages essentiellement, que l'on "partage" malgré nous avec les insectes et animaux.
Et plus rien durant les mois les plus froids, soit plus de la moitié de l'année.
Rien à voir avec l'abondance permanente, sur tous les étals (même bio), de beaux et gros fruits juteux et sucrés, qui incite à une consommation excessive, en toute saison.
Le tout abondamment relayé par une propagande généralisée.
Pourtant, si leurs bienfaits et qualités sont indéniables, ils peuvent poser problème dans de nombreux cas.

1/ L'acidité des fruits

Les fruits contiennent naturellement divers acides organiques (citrique, malique, tartrique, etc). Lorsque les circonstances et le tempérament personnel le permettent, ceux-ci sont oxydés par l'organisme, qui les transforme en gaz carbonique + eau. Ils sont ainsi facilement éliminés et sans incidence sur l'équilibre interne.

Circonstances et tempéraments favorables

Plus vous cumulez ces caractéristiques, plus l'oxydation des acides sera complète et rapide. Vous retirerez alors tous les bénéfices des fruits (fibres, vitamines, phytonutriments), sans avoir de désagréments.Il n'est pas forcément nécessaire de remplir toutes ces conditions si celles qui vous concernent sont très marquées. De plus, les sensibilités sont individuelles et peuvent varier en fonction d'autres facteurs que l'on ne connait pas forcément. Testez et observez-vous ! (vous apprendrez dans les paragrapahes suivants les conséquences et indices de la sensibilité aux acides).

Circonstances et tempéraments défavorables

Si l'on consomme des fruits dans des circonstances ou avec un tempérament défavorables, cette oxydation naturelle ne se fait pas complètement, et d'autres mécanismes de compensation entrent en jeu.
Là encore, deux ou trois points cumulés peuvent souvent suffirevcà rendre les fruits problématiques.

• Très rapidement, une partie des acides va être éliminée par les voies respiratoires, transportées par du mucus (glaires, morve...), dont la production va être momentanément augmentée.
  C'est pour cette raison que de nombreuses personnes se mettent à éternuer, moucher ou cracher peu de temps après avoir mangé des fruits. Cette surproduction de mucus va aussi être un terrain de développement très favorable pour les germes, virus ou bactéries, d'où une plus grande sensibilité aux rhumes, toux, bronchites et autres troubles ORL.
  Par conséquent, la consommation d'agrumes et de kiwis pendant l'hiver (et, pire, au petit déjeuner...) est une catastrophe pour la plupart d'entre nous.

• Ensuite, pour traiter et éliminer les acides restants, l'organisme doit les neutraliser.
  Pour cela, il va falloir faire monter leur PH bas (acide) en les combinant aux substances au PH haut (alcalines/basiques) dont il dispose.
  Ces substances sont les minéraux présents dans les différents tissus du corps, notamment calcium, magnésium, potassium, sodium, fer, cuivre, zinc, manganèse.
  Par exemple, pour neutraliser une molécule d'acide citrique, il pourra "sacrifier" du magnésium, ce qui donnera un sel appelé citrate de magnésium, éliminé ensuite dans les urines.
  Les fruits consommés en excès ou de manière inadéquate sont donc une cause majeure de déminéralisation.
  Cette déminéralisation peut toucher toutes les parties du corps, car les minéreaux sont partout, et les symptômes qui en découlent sont donc aussi nombreux que variés:

  • peau sèche, crevasses
  • douleurs et sensibilité dentaire, caries, gingivites, émail fragilisé
  • douleurs osseuses et articulaires, tendinites, hyperlaxité ligamentaire, ostéomalacie, arthrose
  • fragilité veineuse et capillaire, acrocyanose
  • nervosité, déprime, insomnie
  • crampes, spasmophilie, myoclonie
  • etc

Ainsi que les nombreux troubles induits par les carences en chacun des minéreaux.

2/ Précisions importantes

Les mécanismes décrits plus haut seront exactement les mêmesavec les autres boissons et aliments acides :

• vinaigre et condiments vinaigrés (cornichons, câpres, moutarde, ketchup, pickles...)
• choucroute et légumes lactofermentés (y compris sous forme de jus)
• yaourts, fromage blanc et fromages très frais
• rhubarbe
• vins et champagnes
• kéfir, kombucha et autres boissons fermentées
• sodas, limonade et toutes les boissons aux fruits
• tartares marinés au citron

Ne pas oublier que les tomates, sous toutes leurs formes sont des fruits acides !!

Par ailleurs, il est utiles de savoir que certains fruits sont quasiment dépourvus d'acidité, et peuvent donc être consommés sans les inconvénients liés aux acides, mêmes par les personnes qui y sont sensibles, ou le matin. Il s'agit du kaki, des melons et de la pastèque, ainsi que de la figue.

Lire la 2eme partie: [Prudence avec les fruits 2](/prudence-avec-les-fruits]