Ballonnements, flatulences, brûlures d’estomac, pesanteurs, douleurs, transit perturbé…
Les remèdes sont nombreux pour soulager ponctuellement une digestion laborieuse.
Mais il est avant tout essentiel de comprendre ce dont le corps a besoin pour que le processus digestif se déroule de manière paisible et confortable.
Pour retrouver un bien-être durable, ces conseils devront bien sûr être associés à une assiette adaptée.
La digestion demande plusieurs heures de travail et requiert à elle seule 30 à 50% de notre énergie totale.
L’organisme doit donc être prêt pour en assurer le bon déroulement.
Il est CAPITAL d’attendre d’avoir une vraie faim pour manger, car l’absence de ce signal, quelle qu’en soit la cause, indique toujours que nous ne sommes pas encore en mesure d’enclencher correctement une nouvelle phase de digestion.
Or, nous mangeons très souvent par contrainte sociale, habitude, réflexe, ennui, compensation ou autre, mais sans avoir RÉELLEMENT faim.
Cela implique entre autre de limiter le nombre de repas (collations comprises) dans une même journée, pour que les aliments arrivent toujours dans un estomac vide et en demande, et que le système digestif ait des temps de pause.
De fortes colères, de la tristesse, des états de peur, peuvent entraîner un état de stress suffisant pour couper l’appétit.
Il faut là encore être à l’écoute, et considérer que l’organisme n’est pas en état de digérer, l’énergie vitale étant momentanément monopolisée par le système nerveux sympathique.
Il en va de même dans des situations de fatigue importante ou de maladie, dans lesquelles nous ne devrions pas nous forcer à manger, et attendre d’avoir de nouveau faim, pour laisser au corps le temps de récupérer assez d’énergie pour la digestion…
La digestion d’un repas est un processus très complexe, pendant lequel des productions enzymatiques très précises sont programmées en fonction de ce que l’on a mangé.
Après le repas, les aliments vont passer plusieurs heures dans l’estomac puis l'intestin, les sucs digestifs seront sécrétés au fur et à mesure des différents stades de la digestion.
Si une boisson ou un aliment, est ingéré en cours de digestion, celle-ci est stoppée durant une vingtaine de minutes, le temps de reprogrammer des sucs digestifs adaptés au nouveau contenu de l’estomac…
Ceci n’est pas sans conséquences :
Cette perturbation est valable quelles que soient la nature et la quantité des aliments ou boissons ingérés. Mais elle sera bien entendu plus importante avec des aliments lourds, peu digestes ou en grande quantité.
En ce qui concerne l’eau et les infusions natures, le problème est un peu différent. L’eau ne demande pas de digestion, donc aucune sécrétion de sucs digestifs. Cependant elle diluera ceux qui sont présents, les rendant beaucoup moins efficaces, ce qui perturbe également la digestion. Il vaut mieux boire au repas, ou lorsque l’estomac est vide, avant de manger.
Pour digérer les aliments, l’organisme doit d’abord les porter à la température corporelle, soit 37° environ.
On peut donc faciliter le travail digestif en évitant au maximum les boissons ou aliments froids ou glacés, qui demandent beaucoup d’énergie pour être réchauffés.
Ce critère est d’autant plus important lorsque l’on a une digestion délicate, que l’on a froid, que l’on est fatigué et affaibli.
Attention donc aux excès de crudités, aux glaces, boissons fraîches, etc. y compris en été !
Boire chaud (mais non brûlant !) plutôt que froid est une habitude excellente pour la digestion.
De plus, il est bon de savoir que l’amylase salivaire, qui prédigère les amidons, a une activité optimale autour de 37° C, qui décroît fortement quand la température est très basse ou très haute…
On ne le répètera jamais assez, une bonne mastication est primordiale.
Si l’on avale les aliments sans les avoirs assez mâchés, l’estomac aura un surcroît de travail et devra sécréter davantage de sucs digestifs pour compenser le travail mécanique des dents.
Manger fréquemment des aliments mixés (purées, soupes, smoothies et autres) n’est pas non plus une bonne idée.
En effet, outre le rôle de broyage, la mastication est nécessaire pour que les féculents soient suffisamment imprégnés de salive, et ainsi prédigérés.
Les lipides subissent également dans la bouche une légère pré-digestion, grâce à la lipase linguale.
Enfin, c’est au moment de la mastication que les récepteurs situés dans la bouche identifient la nature des aliments absorbés, pour que soient programmés les sucs digestifs qui seront nécessaires.
Pour résumer !
- attendez d’avoir bien faim
- n’avalez rien avant d'avoir de nouveau vraiment faim
- mangez à température douce, ni trop froid ni trop chaud
- mâchez bien